La décision de sauvegarde de l'UE sur l'acier risque d'étouffer dans l’œuf la reprise du marché sidérurgique

IndustriAll European Trade Union et EUROFER ont à nouveau exprimé leur profonde déception face à la décision de l'UE de ne pas ajuster le quota d'importation en franchise de droits pour l'acier suite à l'effondrement de la demande d'acier dans l'UE. Le secteur de l'acier avait demandé des changements radicaux et à court terme pour soutenir l'industrie pendant ce ralentissement économique.
"C'est la pire crise que nous ayons connue depuis des décennies. Elle menace des milliers d'emplois et pourrait coûter des milliards aux contribuables si la fermeture des aciéries en Europe ne peut être évitée", a déclaré Luis Colunga, secrétaire général adjoint d'IndustriAll Europe. "Nous avons besoin d'une concertation d'urgence avec les responsables politiques de l'UE. Ensemble, nous pouvons trouver des solutions pour sauver le secteur européen de l'acier. Seule une industrie nationale robuste peut contribuer de manière fiable à mettre en place une économie circulaire, à assurer la transition vers la neutralité carbone et à garantir le bien-être des citoyens européens", a ajouté M. Colunga.
Lors du Conseil Affaires étrangères du 9 juin, plusieurs États membres avaient demandé à la Commission d'adapter la proposition de révision de la clause de sauvegarde. Quelques modifications mineures ont été apportées, mais c'est largement insuffisant dans le contexte actuel.
"La demande d'acier dans l'UE a diminué de 50% depuis mars, tandis que le quota d'importation en franchise de droits a encore été augmenté. Objectivement, cela n'a aucun sens. Nous attendions une décision claire pour l'industrie européenne, mais en vain. Les changements techniques minimes ne contribuent en rien à soutenir la majeure partie de notre industrie", a déclaré Axel Eggert, directeur général d'EUROFER. "Nous sommes prêts à nous asseoir avec les décideurs politiques et à faire preuve d'ouverture d'esprit afin de trouver le moyen d'aider notre industrie et les secteurs plus en aval de la chaîne", a souligné M. Eggert. "Les mesures de sauvegarde révisées représentent un problème majeur, et l'UE doit encore trouver des moyens d'empêcher de nouvelles fermetures et pertes d'emplois dans le secteur sidérurgique européen."